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Aujourd’hui, le terme « Hacker » renvoie immédiatement à l’image d’un « geek », adolescent boutonneux collé à son écran. La réalité qu’il recouvre ne correspond plus à celle d’il y a 40 ans. Comment la représentation du hacking a-t-elle évolué depuis l’émergence du phénomène dans les années 70 ?

 

L’esprit « peace & love » : les origines du hacking.

L’image du hacker correspond-elle à la philosophie véhiculée dans les années 1970 ?

 Les hackers revendiquaient alors un engagement philosophique défini en 6 règles par le Massachusetts’ Institut of Technology (MIT) de Cambridge aux Etats-Unis. Trois valeurs fondamentales sont à retenir :

  • L’accès aux ordinateurs doit être illimité et total
  • L’information doit être libre et gratuite.
  • Se méfier de l’autorité et encourager la décentralisation.

Leur but ? Partager les informations avec le plus grand nombre.

Ces règles s’inspirent de l’esprit hippie des années 70 et définissent l’éthique de ce nouveau phénomène communautaire. Une sorte de monde idéal « peace & love ». Selon le MIT, cette volonté de diffuser largement l’information répondait à un besoin pratique de partage du savoir pour augmenter les capacités des ordinateurs.

L’idéal des années 70 est-il toujours au cœur du hacking moderne ? Le hacker a-t-il encore quelque chose à voir avec l’image véhiculée à cette époque ?

 

« La mauvaise réputation »

Le phénomène du hacking s’est popularisé dans les années 1980.  A l’époque, les média ont mis en lumière les intrusions les plus marquantes, celles qui ont fait scandale : Pentagone, New York Times, Citibank. A travers ces exemples de fraudes, d’arnaque et de détournement, les média ont donné une connotation négative et une image tronquée du hacker au grand public.

 En 1983, le film War games  réalisé par John Badham n’améliore pas la réputation du hacker. Il met en scène un jeune pirate de jeux vidéo qui se branche malgré lui sur un ordinateur secret de l’armée et déclenche une troisième guerre mondiale.  Symbole de l’esprit de l’époque, le film montre la dangerosité potentielle du hacking qui emmène le hacker dans des sphères qu’il n’est parfois pas à même de contrôler.

Face à une perception dégradée du personnage, Loyd Blankenship, hacker de son état, lance un Manifeste le 8 janvier 1986. En décrivant avec ironie le monde des hackers, il détruit la représentation convenue et péjorative de l’escroc et réhabilite l’individu. Le hacking n’est pas un crime affirme-t-il, mais une « planche de salut », un défi exaltant pour de jeunes génies inadaptés au système.

 

Années 1990-2000 : changement d’époque, changement de ton.

Le développement d’Internet multiplie le nombre et les possibilités des hackers. Ils deviennent partie intégrante du paysage informatique.

Pour preuve, le film « Hackers » de Iain Softley, sorti en 1995, fait du pirate informatique un héros. Un jeune homme déjà connu des services secrets empêche la diffusion d’un virus informatique très dangereux sur tout le réseau.

L’image populaire se transforme ainsi progressivement : l’opinion considère désormais le hacker comme un génie de l’informatique et non plus comme un hors-la-loi. Le phénomène se démocratise et sa médiatisation se fait plus flatteuse. Les jeunes générations admirent le côté rebelle et l’audace du hacker.

Gratuité des nouvelles technologies, libre accès à l’information et défiance envers l’autorité: les valeurs phares des années 1970 sont remises au goût du jour.

Si l’image des hackers s’est transformée au fil des décennies dans l’imaginaire collectif, on observe un retour aux sources de l’esprit qui anime ces acteurs du monde informatique.

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